A ma Patrie
Je veux garder encor ma foi des premiers jours,
Bien que je voie, au loin, un gibet apparaitre;
Je veux croire que Dieu, le plus puissant des Maître,
Saura te préserver des griffes des vautours.
Qu’importe qu’aujourd’hui l’on te marche dessus,
Qu’en ces temps malheureux le Droit soit lettre morte,
Un jour on te verra, fière, grandie et forte,
- Leur montrer le sillon sanglant des coups reçus!
Sois sage, résignée, et bois jusqu’ à la lie
La coupe d’où déborde, à leurs yeux réjouis,
Le breuvage mortel. Puis attends, o Patrie!
- Qui gravis à cette heure, un pénible calvaire,
Les pieds tuméfiés et les membres meurtris -
Qu’une bonne justice assainisse la terre !
Adrien Carrénard
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