Des plaintes
douloureuses déplorent une chute éventuelle du pays de sa prestigieuse position
comme l’un des premiers exportateurs de mangues francis du monde, dénoncent
l’exploitation du petit paysan par les intermédiaires qui gagnent gros et ne
réinvestissent pas dans le secteur, et regrettent la perte de près de 15 à 30
millions de dollars. Telle est la mauvaise fortune qu’offre le marché de mangues
francis à l’économie Ayitienne. Est-ce de la matière sur quoi s’apitoyer quand,
tôt ou tard, la nature extravertie de l’économie compromet sa santé ? Le
vacarme autour des déboires de ce marché met à nu un mal-économique lié au problème
structurel de l’économie et révèle la nécessité de remettre la pendule
à l’heure pour de nouvelles directives économiques. Ce qui suit en fait état,
retrace son origine et relate ses conséquences, pour suggérer la spécialisation
des régions comme remède capable de redonner vie à l’économie Ayitienne.
Le gêne du mal-économique
Toute stratégie
économique axée sur une production massive dirigée principalement vers l’extérieur
expose un pays aux chocs ou à des fluctuations de tout genre survenues sur le
marché international, et accentue sa vulnérabilité comme preneur de prix. En
effet, pendant que son économie subit la volatilité de ce dernier, elle dépend
entièrement de l’humeur changeante de celui qui peut placer la commande auprès
de différents fournisseurs, et des caprices de la nature surtout s’il s’agit
d’un produit agricole. Ces conditions incontrôlables neutralisent tout effort
de perfectionner un système de production pour une avancée compétitive. Malgré
tout, si les circonstances sont favorables pour un groupe d’exportateurs, ce
sera pour une courte durée, mais au détriment du reste du pays. C’est le cas
d’Ayiti que les autorités concernées n’arrivent pas à cerner pour contrecarrer
ses mésaventures économiques.
Aujourd’hui, malgré
l’âge avancé d’une telle stratégie, le gain visé n’est toujours pas au
rendez-vous avec les quelques miettes de millions de dollars et la forte
consommation des produits-pèpè. Les
propositions palliatives de certains économistes n’abordent pas le problème
économique réel du pays pour prôner l’amélioration, le renforcement ou
l’élargissement de l’actuel système comme souhaitent l’entendre les
responsables et investisseurs, au lieu de les inviter à pencher sur des
changements structurels à effectuer. Cette obstination dans la voie de l’échec fait
abstraction de l’état maladif chronique de l’économie extravertie, et de la
nécessité de faire renaître le marché local et les petites industries de leurs
cendres par la production locale pour la consommation locale.
L’origine du mal-économique
Avant toute chose,
il importe de comprendre comment le pays s’est mis au service du premier monde en faisant référence à son
histoire économique. Cependant, sans trop s’y tarder, le regard est porté sur
les années 70 comme une période consacrant la permanence du caractère extraverti
de l’économie Ayitienne. Lors Ayiti devrait se spécialiser dans l’exportation
des produits agricoles et des produits d’assemblage. C’était l’ère de
l’industrialisation du pays où les paysans n’avaient plus à se consacrer
péniblement dans la production alimentaire pour de maigres revenus. La
philosophie était que l’exportation faciliterait la rentrée des devises
étrangères, et l’industrie d’assemblage leur garantirait un meilleur
revenu ; ce qui permettrait au pays d’importer sa nourriture, ses vêtements
et chaussures, et tout autre produit en évinçant les petites industries et en
réduisant à nullité la production alimentaire.
Juré par la loi de
l’avantage comparatif des coûts de production, et craignant de ne pas être
compétitif, le pays a renoncé à la production alimentaire dont les coûts de
production étaient crus trop élevés. C’était la logique économique l’obligeant
à se spécialiser dans une production qui lui serait avantageuse en terme de
coût. Comme l’objectif économique était de permettre aux citoyens du premier
monde de combler leur pause-café hivernale et leur ballade estivale, on peut
comprendre pourquoi le pays est renommé pour son ‘Haitian Blue’ et sa mangue
francis. La résultante a été l’abandon du milieu rural pour intensifier la
migration interne vers la capitale. La promesse d’implantation des zones
franches dans les différents départements du pays s’est révélée fausse et a été
honorée seulement à Port-au-Prince. Lors sur trois individus qui arrivent des
provinces, un seul emploi a été créé. On peut imaginer le sort des deux autres.
Les conséquences du mal-économique
La compétitivité
recherchée via cette spécialisation n’est jamais atteinte, la situation
économique n’a jamais bougé d’un pouce, et la création d’emplois nécessaire à une
élévation du pouvoir d’achat pour faciliter l’élargissement de la consommation
et l’amélioration des conditions de vie ne s’est jamais concrétisée. Le pays,
qui pendant plus de trois décennies alloue ses maigres ressources à la
production des biens d’exportation n’arrive pas à répondre aux besoins les plus
primaires de sa population, et du coup l’engage dans une course vers la
pauvreté. Ceux qui étaient pauvres le deviennent davantage, et ceux qui ne
l’étaient pas y arrivent graduellement et sûrement en important tout ce dont
ils ont besoin. Aucune économie ne peut survivre sur l’importation si sa
rentrée en devises ne peut compenser la sortie des ressources et lui permettre
de maximiser.
Il est clair que
cette stratégie économique ne marche pas. Elle renforce la dépendance du pays
de l’importation de tous biens en asphyxiant les industries locales, et
fragilise l’économie en conséquence. Comment comprendre la détermination des
autorités, investisseurs et économistes-conseillers dans cette voie en cherchant
à identifier les imperfections là où elles sont très négligeables dans un
système qui fonctionne parfaitement ? Erreur ! Il n’existe aucun
système parfait. Ce qui dit, on peut toujours trouver des imperfections si on
se donne cet objectif. Dans ce cas, le système ne fonctionnera jamais au-dessus
de son niveau optimal, parce qu’avec ou sans les imperfections, les conditions
d’optimalité ne changent pas. Tout pour dire que le pays ne peut rendre plus
parfait le secteur de mangues francis comme il est.
Ce serait
illusoire, en conséquence un gaspillage de ressources, de vouloir éliminer la
présence de quelques larves de mouches
dans des caisses de mangues. Le faire défierait les lois de probabilité et de
la nature. Si avant, il n’a jamais été question de larves de mouches retrouvées
dans les cargaisons de mangues, c’est peut-être parce que ce niveau
d’imperfection était insignifiant donc n’était pas un sujet de discussions. Le
fait qu’on en discute aujourd’hui de manière menaçante ne justifie pas
l’absence de larves de mouches dans les cargaisons précédentes. Les lois de
probabilité et de la nature diraient que c’est impossible de ne jamais en
trouver depuis tout ce temps que le pays fournisse des mangues francis aux
Etats-Unis, peu importe les mesures sanitaires prises pour les traiter. Il faut
trouver la raison ailleurs qui est peut-être très politique. Ne faisant pas le
poids dans la balance, Ayiti devient la cible la plus idéale pour réduire la
valeur de sa production au point de la remplacer par un autre partenaire
commercial apte à fournir ce produit.
Par naïveté, les
concernés entrent dans un jeu où la défaite sera sûre malgré toutes les
précautions qu’ils vont prendre selon les normes. Ceci dit des larves de mouches
vont être encore retrouvées dans des cargaisons futures. Il n’y a aucune fierté
d’être parmi les cinq premiers exportateurs de mangues du monde, quand le pays
n’arrive pas à nourrir ni chausser même un quart du quart de sa population. A
ce tournant, il ne faut point insister sur cette stratégie extravertie afin
d’en explorer d’autres permettant d’adapter l’économie aux besoins de la
population. Ainsi, toute nouvelle réallocation des ressources aiderait à redynamiser
le système de production pour redonner vie à l’agriculture comme fondamentale à
un départ économique, et faire renaître les industries locales pour une
consommation locale.
Le remède contre le mal-l’économique
Une réflexion différente
sur la spécialisation s’impose pour divorcer d’avec l’économie extravertie
comme ce mal-économique. Cette nouvelle direction sera interne pour faire
valoir la capacité du pays face aux besoins de la population et devra engager les
différentes régions en conséquence. Ce sera une mutation structurelle de
l’économie à assimiler au nouvel ordre économique prôné ailleurs (voir Le Nouvelliste, 16 mai 2006 : “Pour un nouvel ordre économique en
Ayiti”) dont le modèle est repris ici. Cette transformation touchera des
champs qui, selon certains discours, ne relèvent aucunement des activités
économiques. Ce sont : la décentralisation des collectivités, et des
services publics comme l’éducation, la santé etc.. De telles actions
permettront de couper le cordon de dépendance de ce que l’extérieur fournit au
pays afin d’assurer un développement économique durable.
Le modèle proposé est
le prototype de l’engin qui fera décoller Ayiti. Avec un canevas de référence
générique, tout gouvernement peut se l’approprier pour placer ses choix de
stratégie à sa guise, pourvu que l’intégration des secteurs d’activités prenne
lieu. Répondant à la logique du développement du marché local comme moteur de
développement économique durable, il requiert un degré de planification dont
les activités seront échelonnées dans le temps en terme de priorité. Ce qui
donnera forme à une structure organique mettant en rapport différentes parties
avec des activités spécifiques suivant leur capacité naturelle de production.
La démarche exige le choix des activités produisant des effets d’entraînement
en amont, et en aval, puis l’identification des régions pouvant les héberger
avec un coût de production moindre par rapport aux autres.
Comme pratiqués,
les secteurs d’exportation seraient relégués au rang des activités de support dans
l’économie pour suppléer aux activités principales en terme de création
d’emplois. La mise en branle du moteur de production locale déclencherait
automatiquement le processus d’échange entre les régions, amplifierait la
création d’emplois, augmenterait la capacité de consommation de la population,
et propulserait d’autres secteurs comme le service et la construction. Sans cette
stratégie de relance axée sur la production locale, il est absurde de faire
précéder la construction des routes, l’investissement dans l’éducation ou dans
l’humain à ce système intégré. Ceci dit, il faut une gestion pragmatique des
ressources suivant les activités prioritaires établies.
La spécialisation comme remède
Il ne suffit pas de penser à organiser la
production nationale sur un plan régional. En tenant compte des capacités naturelles
du pays, il n’y a aucun doute sur le potentiel du secteur primaire comme piste
de décollage. Initialement, il est nécessaire de procéder par une réforme
agraire, pour une meilleure distribution des activités économiques sur le
territoire national.
De la réforme agraire [*]
La
réforme agraire sera impérative en raison du fait que l’économie du pays doit
transiter d’une structure productive de
subsistance ou d’économie extravertie vers celle d’une économie de grande
exploitation principalement pour desservir, en tout premier lieu, le marché
local. Cette nouvelle structure commande un régime foncier approprié aux
objectifs que se fixe le gouvernement. Il sera un mélange du fermage et du
métayage où l’Etat sera un fermier qui paie un loyer aux propriétaires des
terres qu’il consolide, ou un propriétaire intermédiaire qui, reloue les
grandes portions aux grands investisseurs pour l’exploitation à grande échelle,
et partage éventuellement le rendement suivant les principes du droit de
propriété et de l’exploitation des terres établis avec les propriétaires réels.
En conséquence, il y aura un regroupement des lopins de terre arable contiguë
possédés par plusieurs individus. Cette action doit être entreprise non pour la
dépossession absolue des petits propriétaires, mais plutôt pour une demie
dépossession pendant au moins une génération. C’est-à-dire, l’Etat entamera une
campagne de location de parcelles de terre pour les regrouper sans toucher au
droit de propriété des possédants cultivateurs.
Pendant
cette période, ceux-ci n’auront aucun droit de décision sur comment ses
portions de terre seront utilisées à partir du moment que c’est dans le cadre
du programme envisagé. Toutefois, selon leur gré, ils peuvent intégrer le corps
des cultivateurs appelés à exécuter le programme comme travailleurs agricoles.
Outre le loyer à recevoir annuellement, ils auront à recevoir un revenu mensuel
en contrepartie de leur labeur. Dans le cas d’une dépossession absolue,
celle-ci sera répartie sur 10 ans où les possédants cultivateurs recevront la
moitié du rendement annuel des terres ajoutée au salaire mensuel pour leur
labeur. Etant d’accord avec ce principe fondamental, des grandes superficies de
terrain seront sujettes à des appels d’offre. Les investisseurs intéressés accompagneront
le gouvernement dans son programme de développement économique. Un individu ou
plusieurs en association pourront entrer en possession comme nouveau
propriétaire temporaire de ces terres dont leurs droits de propriété seront
limités et régulés par l’Etat. L’Etat deviendra le gestionnaire pivot de cette
nouvelle structure de propriété et d’exploitation des terres.
De la spécialisation des départements /
départementalisation de la production
Ayant
regroupé les parcelles de terre suivant le principe énoncé sur tout le
territoire, il convient d’identifier la capacité naturelle de chaque
département dans une activité productive spécifique. Cette stratégie découle du
concept de l’avantage comparatif des coûts de production qui s’explique
ainsi : deux régions R1 et
R2 ont la capacité de produire deux biens B1 et B2,
mais avec des coûts de production différents. Si les coûts de production de B1
sont moins élevés pour R1 que pour R2, R1 se
spécialisera dans la production de B1 pendant que R2
s’abstiendra de le produire. Il en est de même si les coûts de production de B2
sont moins élevés pour R2 par rapport à R1. Le coût
d’opportunité qui en résulte pour R1 et R2 en se
spécialisant respectivement dans la production de B1 et B2
apporte à R1 et R2 un avantage comparatif dans la
production des biens correspondants.
Bien
que les régions puissent produire les deux biens, ce serait plus rationnel que
chacune choisisse de produire le bien qui lui est plus aisé de produire en
terme de coût. Le bénéfice qui en dérive est mutuel par le simple fait que
techniquement, la spécialisation dote à R1 et R2 une
forte capacité de production allant au-delà de leur satisfaction pour le bien
en question. Etant donné que R1 et R2 ont besoin de B1
et B2, ils peuvent échanger le surplus de leur production, aussitôt
satisfait, contre le bien qu’elles ne produisent pas. Ainsi, une allocation
efficiente des ressources sera faite par le choix des biens à produire, et il
sera plus facile de répondre à une diversité de besoins sans qu’on tente de
tout produire pour soi-même. Une telle approche peut dissoudre la pratique de
production de subsistance pour faire route à la rentabilité, élargir la base du
revenu et élever le niveau de vie dans les régions.
Illustration du modèle de départementalisation des activités
économiques
Dans
cet ordre d’idées, il est logique de considérer les différents départements et
voir où réside l’avantage comparatif des coûts de production de chaque afin de
créer une échelle de priorité en terme de champs d’activités porteurs et de
faciliter une meilleure allocation des ressources. Pour raison de simplicité,
le modèle représente 4 départements, mais il aurait pu avoir tous les
départements du pays.
- Les rectangles sont les
différents départements qui se spécialisent dans la production d’un bien
spécifique.
- Les cercles ou les formes
ovales représentent, des points d’échange régionaux (les marchés) où les
vendeurs et acheteurs se rencontrent pour vendre et acquérir leurs
différents produits.
- Les rectangles arrondis
représentent les marchés locaux de chaque département où seront vendus les
produits acquis sur les points d’échange régionaux.
- Les flèches annoncent
le développement du service de transport et de distribution en
indiquant :
·
le transport des biens du lieu de
la production vers les points d’échange locaux, c’est-à-dire les
marchés locaux ;
·
le transport des biens acquis des
marchés locaux, vers les marchés des départements qui ne produisent pas ces
biens.
- Les trois triangles autour
des points d’échange représentent, le secteur bancaire pour faciliter les
transactions financières, le secteur public pour la collecte des taxes et
d’autres entités du secteur service comme santé, comptabilité etc.
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Les effets de la départementalisation
La
départementalisation étant mise au point, les secteurs capables de produire des
effets en amont et en aval y étant placés, et des activités à haute intensité
de main-d’œuvre étant choisies, l’intégration structurelle des secteurs sera
automatique. Les producteurs d’un département se spécialisant dans la
production d’un bien et qui ont aussi besoin des biens produits par les autres
départements se voient dans la nécessité de se rencontrer dans un lieu commun
pour entreprendre des transactions marchandes. Telles sont les conditions de
développement du marché intérieur d’un département, du marché commun entre deux
départements et d’un marché plus large entre trois ou plusieurs autres
départements. L’intensification des échanges induit non seulement le besoin de
transport et de communication entre les différents départements pour accéder
les marchés, la présence du secteur bancaire dont la fonction principale serait
de faciliter les transactions financières entre les acheteurs et vendeurs au
niveau de chaque marché, mais aussi l’implantation des bureaux publics capables
de percevoir les taxes sur les transactions marchandes.
A
quoi serviraient les routes si ce n’est pas pour acheminer les marchandises
d’un département à l’autre ou vers un marché commun ? Construire des
routes reliant toutes les parties du pays sans la logique d’échange de biens
économiques entre les départements ne ferait que bidonvilliser davantage la
capitale faussement perçue comme la terre promise. A quoi serviraient les
banques dans des lieux où, par absence d’activités productives, le revenu des
gens est presque nul. Une banque se sert des dépôts d’épargne des gens pour
alimenter les projets d’investissement des entrepreneurs et gagner en retour.
Peut-on parler d’épargne quand les activités des gens ne sont que des activités
de subsistance rapportant un revenu sans possibilité d’épargne ? A quoi
servirait la présence d’un bureau de la direction générale des impôts (DGI)
dans différents coins du pays quand les transactions marchandes sont
pratiquement absentes et qu’il n’existe pas un système de collecte de taxes
rationnel ?
Pas
avant que ces activités économiques préalables existent, il est erroné de
penser à la multiplication des routes, à l’expansion des banques dans tous les
coins du pays et à une décentralisation du service public. L’histoire des
peuples témoigne que les activités économiques nécessitant l’échange précède le
transport, le service bancaire et la collecte des taxes. Leur mise en place y
est toujours directement liée. Les activités initialement ciblées comme
génératrices d’emplois en raison de leurs effets d’entraînement en amont et en
aval seront entreprises pendant au moins deux générations. Ainsi, les secteurs
dépendants (secondaire et tertiaire) seront propulsés.
Pour la nouvelle tendance
Cette
redirection vers le développement économique commande l’apport du gouvernement
via un plan directeur pour bien décrire une vision économiquement juste mais peut-être
politiquement incorrecte, montrer étape par étape comment s’y engager afin de justifier
les sacrifices requis de la population dans l’immédiat. L’état pauvre du pays
et le besoin de vivre comme les autres déjà avancés ne veulent pas dire qu’il
faut brûler les étapes aux fins de s’engager dans des entreprises palliatives qui
nécessairement renvoient à la case de départ. C’est le cas avec les secteurs d’assemblage,
de mangues francis, et du café. La chute de l’industrie d’assemblage dans les
années 80 et 90 illustre ce fait parce qu’aujourd’hui on redémarre avec la loi
HOPE, les derniers épisodes de mangues francis rappellent la leçon mal apprise.
A quand le tour du café qui n’est pas immunisé ?
Se
lamenter au point de vouloir les remettre debout, comme certains s’évertuent à
le faire aujourd’hui, en guise de modifier la nature de l’économie, n’apportera
jamais le regain économique via la création d’emplois recherchée ou le
développement économique escompté depuis les années 70. Le faire mettrait
encore le pays en retard de 25 ans. Il est clair que les difficultés de ces secteurs
sont inhérentes aux stratégies économiques adoptées et ne peuvent être imputées
uniquement à l’instabilité politique comme on a l’habitude de faire. En effet,
avec une stabilité politique, elles surgiraient, peut-être sous d’autres formes,
pour montrer la faillibilité de ces stratégies. Cela ne veut pas dire qu’il
faut éliminer ces secteurs du tableau de bord, mais plutôt de les traiter à
leur juste valeur de support, au lieu d’en faire un tremplin de développement
économique. La nouvelle tendance, qui mettrait l’accent sur la production
locale, commande une réorganisation du système économique, pour une meilleure
gestion des ressources et une implication très participative des différents
agents économiques dans le processus.
Jean
POINCY
caineve@yahoo.fr
Le Matin: 17 août 2007
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