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FÒK SA CHANJE

mercredi 14 septembre 2016

La nature extravertie de l’économie Ayitienne : un mal-économique à traiter


Des plaintes douloureuses déplorent une chute éventuelle du pays de sa prestigieuse position comme l’un des premiers exportateurs de mangues francis du monde, dénoncent l’exploitation du petit paysan par les intermédiaires qui gagnent gros et ne réinvestissent pas dans le secteur, et regrettent la perte de près de 15 à 30 millions de dollars. Telle est la mauvaise fortune qu’offre le marché de mangues francis à l’économie Ayitienne. Est-ce de la matière sur quoi s’apitoyer quand, tôt ou tard, la nature extravertie de l’économie compromet sa santé ? Le vacarme autour des déboires de ce marché met à nu un mal-économique lié au problème structurel de l’économie et révèle la nécessité de remettre la pendule à l’heure pour de nouvelles directives économiques. Ce qui suit en fait état, retrace son origine et relate ses conséquences, pour suggérer la spécialisation des régions comme remède capable de redonner vie à l’économie Ayitienne.

Le gêne du mal-économique

Toute stratégie économique axée sur une production massive dirigée principalement vers l’extérieur expose un pays aux chocs ou à des fluctuations de tout genre survenues sur le marché international, et accentue sa vulnérabilité comme preneur de prix. En effet, pendant que son économie subit la volatilité de ce dernier, elle dépend entièrement de l’humeur changeante de celui qui peut placer la commande auprès de différents fournisseurs, et des caprices de la nature surtout s’il s’agit d’un produit agricole. Ces conditions incontrôlables neutralisent tout effort de perfectionner un système de production pour une avancée compétitive. Malgré tout, si les circonstances sont favorables pour un groupe d’exportateurs, ce sera pour une courte durée, mais au détriment du reste du pays. C’est le cas d’Ayiti que les autorités concernées n’arrivent pas à cerner pour contrecarrer ses mésaventures économiques.  

Aujourd’hui, malgré l’âge avancé d’une telle stratégie, le gain visé n’est toujours pas au rendez-vous avec les quelques miettes de millions de dollars et la forte consommation des produits-pèpè. Les propositions palliatives de certains économistes n’abordent pas le problème économique réel du pays pour prôner l’amélioration, le renforcement ou l’élargissement de l’actuel système comme souhaitent l’entendre les responsables et investisseurs, au lieu de les inviter à pencher sur des changements structurels à effectuer. Cette obstination dans la voie de l’échec fait abstraction de l’état maladif chronique de l’économie extravertie, et de la nécessité de faire renaître le marché local et les petites industries de leurs cendres par la production locale pour la consommation locale.

L’origine du mal-économique

Avant toute chose, il importe de comprendre comment le pays s’est mis au service du premier monde en faisant référence à son histoire économique. Cependant, sans trop s’y tarder, le regard est porté sur les années 70 comme une période consacrant la permanence du caractère extraverti de l’économie Ayitienne. Lors Ayiti devrait se spécialiser dans l’exportation des produits agricoles et des produits d’assemblage. C’était l’ère de l’industrialisation du pays où les paysans n’avaient plus à se consacrer péniblement dans la production alimentaire pour de maigres revenus. La philosophie était que l’exportation faciliterait la rentrée des devises étrangères, et l’industrie d’assemblage leur garantirait un meilleur revenu ; ce qui permettrait au pays d’importer sa nourriture, ses vêtements et chaussures, et tout autre produit en évinçant les petites industries et en réduisant à nullité la production alimentaire.

Juré par la loi de l’avantage comparatif des coûts de production, et craignant de ne pas être compétitif, le pays a renoncé à la production alimentaire dont les coûts de production étaient crus trop élevés. C’était la logique économique l’obligeant à se spécialiser dans une production qui lui serait avantageuse en terme de coût. Comme l’objectif économique était de permettre aux citoyens du premier monde de combler leur pause-café hivernale et leur ballade estivale, on peut comprendre pourquoi le pays est renommé pour son ‘Haitian Blue’ et sa mangue francis. La résultante a été l’abandon du milieu rural pour intensifier la migration interne vers la capitale. La promesse d’implantation des zones franches dans les différents départements du pays s’est révélée fausse et a été honorée seulement à Port-au-Prince. Lors sur trois individus qui arrivent des provinces, un seul emploi a été créé. On peut imaginer le sort des deux autres.

Les conséquences du mal-économique

La compétitivité recherchée via cette spécialisation n’est jamais atteinte, la situation économique n’a jamais bougé d’un pouce, et la création d’emplois nécessaire à une élévation du pouvoir d’achat pour faciliter l’élargissement de la consommation et l’amélioration des conditions de vie ne s’est jamais concrétisée. Le pays, qui pendant plus de trois décennies alloue ses maigres ressources à la production des biens d’exportation n’arrive pas à répondre aux besoins les plus primaires de sa population, et du coup l’engage dans une course vers la pauvreté. Ceux qui étaient pauvres le deviennent davantage, et ceux qui ne l’étaient pas y arrivent graduellement et sûrement en important tout ce dont ils ont besoin. Aucune économie ne peut survivre sur l’importation si sa rentrée en devises ne peut compenser la sortie des ressources et lui permettre de maximiser.

Il est clair que cette stratégie économique ne marche pas. Elle renforce la dépendance du pays de l’importation de tous biens en asphyxiant les industries locales, et fragilise l’économie en conséquence. Comment comprendre la détermination des autorités, investisseurs et économistes-conseillers dans cette voie en cherchant à identifier les imperfections là où elles sont très négligeables dans un système qui fonctionne parfaitement ? Erreur ! Il n’existe aucun système parfait. Ce qui dit, on peut toujours trouver des imperfections si on se donne cet objectif. Dans ce cas, le système ne fonctionnera jamais au-dessus de son niveau optimal, parce qu’avec ou sans les imperfections, les conditions d’optimalité ne changent pas. Tout pour dire que le pays ne peut rendre plus parfait le secteur de mangues francis comme il est.

Ce serait illusoire, en conséquence un gaspillage de ressources, de vouloir éliminer la présence de quelques  larves de mouches dans des caisses de mangues. Le faire défierait les lois de probabilité et de la nature. Si avant, il n’a jamais été question de larves de mouches retrouvées dans les cargaisons de mangues, c’est peut-être parce que ce niveau d’imperfection était insignifiant donc n’était pas un sujet de discussions. Le fait qu’on en discute aujourd’hui de manière menaçante ne justifie pas l’absence de larves de mouches dans les cargaisons précédentes. Les lois de probabilité et de la nature diraient que c’est impossible de ne jamais en trouver depuis tout ce temps que le pays fournisse des mangues francis aux Etats-Unis, peu importe les mesures sanitaires prises pour les traiter. Il faut trouver la raison ailleurs qui est peut-être très politique. Ne faisant pas le poids dans la balance, Ayiti devient la cible la plus idéale pour réduire la valeur de sa production au point de la remplacer par un autre partenaire commercial apte à fournir ce produit.

Par naïveté, les concernés entrent dans un jeu où la défaite sera sûre malgré toutes les précautions qu’ils vont prendre selon les normes. Ceci dit des larves de mouches vont être encore retrouvées dans des cargaisons futures. Il n’y a aucune fierté d’être parmi les cinq premiers exportateurs de mangues du monde, quand le pays n’arrive pas à nourrir ni chausser même un quart du quart de sa population. A ce tournant, il ne faut point insister sur cette stratégie extravertie afin d’en explorer d’autres permettant d’adapter l’économie aux besoins de la population. Ainsi, toute nouvelle réallocation des ressources aiderait à redynamiser le système de production pour redonner vie à l’agriculture comme fondamentale à un départ économique, et faire renaître les industries locales pour une consommation locale.  

Le remède contre le mal-l’économique

Une réflexion différente sur la spécialisation s’impose pour divorcer d’avec l’économie extravertie comme ce mal-économique. Cette nouvelle direction sera interne pour faire valoir la capacité du pays face aux besoins de la population et devra engager les différentes régions en conséquence. Ce sera une mutation structurelle de l’économie à assimiler au nouvel ordre économique prôné ailleurs (voir Le Nouvelliste, 16 mai 2006 : “Pour un nouvel ordre économique en Ayiti”) dont le modèle est repris ici. Cette transformation touchera des champs qui, selon certains discours, ne relèvent aucunement des activités économiques. Ce sont : la décentralisation des collectivités, et des services publics comme l’éducation, la santé etc.. De telles actions permettront de couper le cordon de dépendance de ce que l’extérieur fournit au pays afin d’assurer un développement économique durable.

Le modèle proposé est le prototype de l’engin qui fera décoller Ayiti. Avec un canevas de référence générique, tout gouvernement peut se l’approprier pour placer ses choix de stratégie à sa guise, pourvu que l’intégration des secteurs d’activités prenne lieu. Répondant à la logique du développement du marché local comme moteur de développement économique durable, il requiert un degré de planification dont les activités seront échelonnées dans le temps en terme de priorité. Ce qui donnera forme à une structure organique mettant en rapport différentes parties avec des activités spécifiques suivant leur capacité naturelle de production. La démarche exige le choix des activités produisant des effets d’entraînement en amont, et en aval, puis l’identification des régions pouvant les héberger avec un coût de production moindre par rapport aux autres.  

Comme pratiqués, les secteurs d’exportation seraient relégués au rang des activités de support dans l’économie pour suppléer aux activités principales en terme de création d’emplois. La mise en branle du moteur de production locale déclencherait automatiquement le processus d’échange entre les régions, amplifierait la création d’emplois, augmenterait la capacité de consommation de la population, et propulserait d’autres secteurs comme le service et la construction. Sans cette stratégie de relance axée sur la production locale, il est absurde de faire précéder la construction des routes, l’investissement dans l’éducation ou dans l’humain à ce système intégré. Ceci dit, il faut une gestion pragmatique des ressources suivant les activités prioritaires établies.
  
La spécialisation comme remède

Il ne suffit pas de penser à organiser la production nationale sur un plan régional. En tenant compte des capacités naturelles du pays, il n’y a aucun doute sur le potentiel du secteur primaire comme piste de décollage. Initialement, il est nécessaire de procéder par une réforme agraire, pour une meilleure distribution des activités économiques sur le territoire national.

De la réforme agraire [*]

La réforme agraire sera impérative en raison du fait que l’économie du pays doit transiter  d’une structure productive de subsistance ou d’économie extravertie vers celle d’une économie de grande exploitation principalement pour desservir, en tout premier lieu, le marché local. Cette nouvelle structure commande un régime foncier approprié aux objectifs que se fixe le gouvernement. Il sera un mélange du fermage et du métayage où l’Etat sera un fermier qui paie un loyer aux propriétaires des terres qu’il consolide, ou un propriétaire intermédiaire qui, reloue les grandes portions aux grands investisseurs pour l’exploitation à grande échelle, et partage éventuellement le rendement suivant les principes du droit de propriété et de l’exploitation des terres établis avec les propriétaires réels. En conséquence, il y aura un regroupement des lopins de terre arable contiguë possédés par plusieurs individus. Cette action doit être entreprise non pour la dépossession absolue des petits propriétaires, mais plutôt pour une demie dépossession pendant au moins une génération. C’est-à-dire, l’Etat entamera une campagne de location de parcelles de terre pour les regrouper sans toucher au droit de propriété des possédants cultivateurs.

Pendant cette période, ceux-ci n’auront aucun droit de décision sur comment ses portions de terre seront utilisées à partir du moment que c’est dans le cadre du programme envisagé. Toutefois, selon leur gré, ils peuvent intégrer le corps des cultivateurs appelés à exécuter le programme comme travailleurs agricoles. Outre le loyer à recevoir annuellement, ils auront à recevoir un revenu mensuel en contrepartie de leur labeur. Dans le cas d’une dépossession absolue, celle-ci sera répartie sur 10 ans où les possédants cultivateurs recevront la moitié du rendement annuel des terres ajoutée au salaire mensuel pour leur labeur. Etant d’accord avec ce principe fondamental, des grandes superficies de terrain seront sujettes à des appels d’offre. Les investisseurs intéressés accompagneront le gouvernement dans son programme de développement économique. Un individu ou plusieurs en association pourront entrer en possession comme nouveau propriétaire temporaire de ces terres dont leurs droits de propriété seront limités et régulés par l’Etat. L’Etat deviendra le gestionnaire pivot de cette nouvelle structure de propriété et d’exploitation des terres.

De la spécialisation des départements / départementalisation de la production

Ayant regroupé les parcelles de terre suivant le principe énoncé sur tout le territoire, il convient d’identifier la capacité naturelle de chaque département dans une activité productive spécifique. Cette stratégie découle du concept de l’avantage comparatif des coûts de production qui s’explique ainsi : deux régions R1 et  R2 ont la capacité de produire deux biens B1 et B2, mais avec des coûts de production différents. Si les coûts de production de B1 sont moins élevés pour R1 que pour R2, R1 se spécialisera dans la production de B1 pendant que R2 s’abstiendra de le produire. Il en est de même si les coûts de production de B2 sont moins élevés pour R2 par rapport à R1. Le coût d’opportunité qui en résulte pour R1 et R2 en se spécialisant respectivement dans la production de B1 et B2 apporte à R1 et R2 un avantage comparatif dans la production des biens correspondants.

Bien que les régions puissent produire les deux biens, ce serait plus rationnel que chacune choisisse de produire le bien qui lui est plus aisé de produire en terme de coût. Le bénéfice qui en dérive est mutuel par le simple fait que techniquement, la spécialisation dote à R1 et R2 une forte capacité de production allant au-delà de leur satisfaction pour le bien en question. Etant donné que R1 et R2 ont besoin de B1 et B2, ils peuvent échanger le surplus de leur production, aussitôt satisfait, contre le bien qu’elles ne produisent pas. Ainsi, une allocation efficiente des ressources sera faite par le choix des biens à produire, et il sera plus facile de répondre à une diversité de besoins sans qu’on tente de tout produire pour soi-même. Une telle approche peut dissoudre la pratique de production de subsistance pour faire route à la rentabilité, élargir la base du revenu et élever le niveau de vie dans les régions.

Illustration du modèle de départementalisation des activités économiques

Dans cet ordre d’idées, il est logique de considérer les différents départements et voir où réside l’avantage comparatif des coûts de production de chaque afin de créer une échelle de priorité en terme de champs d’activités porteurs et de faciliter une meilleure allocation des ressources. Pour raison de simplicité, le modèle représente 4 départements, mais il aurait pu avoir tous les départements du pays.

  1. Les rectangles sont les différents départements qui se spécialisent dans la production d’un bien spécifique.
  2. Les cercles ou les formes ovales représentent, des points d’échange régionaux (les marchés) où les vendeurs et acheteurs se rencontrent pour vendre et acquérir leurs différents produits.
  3. Les rectangles arrondis représentent les marchés locaux de chaque département où seront vendus les produits acquis sur les points d’échange régionaux.
  4. Les flèches annoncent le développement du service de transport et de distribution en indiquant :
·  le transport des biens du lieu de la production vers les points d’échange locaux, c’est-à-dire les marchés locaux ;
·  le transport des biens acquis des marchés locaux, vers les marchés des départements qui ne produisent pas ces biens.
  1. Les trois triangles autour des points d’échange représentent, le secteur bancaire pour faciliter les transactions financières, le secteur public pour la collecte des taxes et d’autres entités du secteur service comme santé, comptabilité etc.
 






                                                                                                                               

Un tableau illustrant la dynamique de la spécialisation dans une économie est ici manquant

Les effets de la départementalisation

La départementalisation étant mise au point, les secteurs capables de produire des effets en amont et en aval y étant placés, et des activités à haute intensité de main-d’œuvre étant choisies, l’intégration structurelle des secteurs sera automatique. Les producteurs d’un département se spécialisant dans la production d’un bien et qui ont aussi besoin des biens produits par les autres départements se voient dans la nécessité de se rencontrer dans un lieu commun pour entreprendre des transactions marchandes. Telles sont les conditions de développement du marché intérieur d’un département, du marché commun entre deux départements et d’un marché plus large entre trois ou plusieurs autres départements. L’intensification des échanges induit non seulement le besoin de transport et de communication entre les différents départements pour accéder les marchés, la présence du secteur bancaire dont la fonction principale serait de faciliter les transactions financières entre les acheteurs et vendeurs au niveau de chaque marché, mais aussi l’implantation des bureaux publics capables de percevoir les taxes sur les transactions marchandes.

A quoi serviraient les routes si ce n’est pas pour acheminer les marchandises d’un département à l’autre ou vers un marché commun ? Construire des routes reliant toutes les parties du pays sans la logique d’échange de biens économiques entre les départements ne ferait que bidonvilliser davantage la capitale faussement perçue comme la terre promise. A quoi serviraient les banques dans des lieux où, par absence d’activités productives, le revenu des gens est presque nul. Une banque se sert des dépôts d’épargne des gens pour alimenter les projets d’investissement des entrepreneurs et gagner en retour. Peut-on parler d’épargne quand les activités des gens ne sont que des activités de subsistance rapportant un revenu sans possibilité d’épargne ? A quoi servirait la présence d’un bureau de la direction générale des impôts (DGI) dans différents coins du pays quand les transactions marchandes sont pratiquement absentes et qu’il n’existe pas un système de collecte de taxes rationnel ?

Pas avant que ces activités économiques préalables existent, il est erroné de penser à la multiplication des routes, à l’expansion des banques dans tous les coins du pays et à une décentralisation du service public. L’histoire des peuples témoigne que les activités économiques nécessitant l’échange précède le transport, le service bancaire et la collecte des taxes. Leur mise en place y est toujours directement liée. Les activités initialement ciblées comme génératrices d’emplois en raison de leurs effets d’entraînement en amont et en aval seront entreprises pendant au moins deux générations. Ainsi, les secteurs dépendants (secondaire et tertiaire) seront propulsés.

Pour la nouvelle tendance

Cette redirection vers le développement économique commande l’apport du gouvernement via un plan directeur pour bien décrire une vision économiquement juste mais peut-être politiquement incorrecte, montrer étape par étape comment s’y engager afin de justifier les sacrifices requis de la population dans l’immédiat. L’état pauvre du pays et le besoin de vivre comme les autres déjà avancés ne veulent pas dire qu’il faut brûler les étapes aux fins de s’engager dans des entreprises palliatives qui nécessairement renvoient à la case de départ. C’est le cas avec les secteurs d’assemblage, de mangues francis, et du café. La chute de l’industrie d’assemblage dans les années 80 et 90 illustre ce fait parce qu’aujourd’hui on redémarre avec la loi HOPE, les derniers épisodes de mangues francis rappellent la leçon mal apprise. A quand le tour du café qui n’est pas immunisé ?

Se lamenter au point de vouloir les remettre debout, comme certains s’évertuent à le faire aujourd’hui, en guise de modifier la nature de l’économie, n’apportera jamais le regain économique via la création d’emplois recherchée ou le développement économique escompté depuis les années 70. Le faire mettrait encore le pays en retard de 25 ans. Il est clair que les difficultés de ces secteurs sont inhérentes aux stratégies économiques adoptées et ne peuvent être imputées uniquement à l’instabilité politique comme on a l’habitude de faire. En effet, avec une stabilité politique, elles surgiraient, peut-être sous d’autres formes, pour montrer la faillibilité de ces stratégies. Cela ne veut pas dire qu’il faut éliminer ces secteurs du tableau de bord, mais plutôt de les traiter à leur juste valeur de support, au lieu d’en faire un tremplin de développement économique. La nouvelle tendance, qui mettrait l’accent sur la production locale, commande une réorganisation du système économique, pour une meilleure gestion des ressources et une implication très participative des différents agents économiques dans le processus.

Jean POINCY
caineve@yahoo.fr
Le Matin: 17 août 2007




[*] Le texte fait abstraction de l’état de la terre en terme de fertilité et d’érosion.  

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