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FÒK SA CHANJE

jeudi 15 septembre 2016

Synopsis : Vers l’Elimination de la Pauvreté en Ayiti


  Contexte : le problème économique d’Ayiti                          

Ayiti est rudement marquée par la délinquance juvénile, le vol, le kidnapping, la violence, la prostitution, et la migration pour ne citer que ces fléaux sociaux. La migration interne contribue à la bidonvilisation des régions urbaines. Enfants et adolescents déambulent les milieux urbains pour vendre leur labeur et se procurer eux-mêmes de quoi à manger. Les services publics et l’éducation offerts sont à l’aune de la pauvreté du pays. Le projet de tout citoyen est hypothéqué s’il ne laisse pas le pays vers d’autres cieux.

Ces descriptions résument l’extrême pauvreté qui, sévissant dans le pays, est traduite par l’absence absolue du pouvoir d’achat empêchant à la majorité de la population de répondre à leurs besoins primaires. Si ce problème économique urgent est résolu initialement, l’effet domino sur tout en résultera indubitablement. Etant candidat à la présidence, je suis porteur de la vision du Parti RESULTAT qui est l’élimination de la pauvreté en Ayiti. Cet état social dans une zone de confort repose l’opulence générée par la prospérité économique pour garantir un REVENU DE BASE à chaque citoyen dès sa naissance et durant toute sa vie.
I : Un plan directeur comme outil décisionnel                      

Croyant fermement à une solution économique à tous les problèmes du pays par voie de conséquence, il est impératif de faire du pouvoir d’achat le pivot des actions positives à entreprendre. En conséquence, le gouvernement aura à créer des conditions favorables aux investissements générateurs d’emplois comme source du pouvoir d’achat.

Partant de ce principe, dans les trois mois qui suivent mon investiture à la présidence, un plan  directeur d’actions positives sera présenté à la nation. Il portera dans l’immédiat sur : l’urgence d’identifier tout individu (Ayitien ou étranger) vivant ou de passage en Ayiti,  le choix des secteurs d’activités porteurs à haute intensité de main-d’œuvre pouvant créer 100 000 à 200 000 emplois dès les deux premières années du quinquennat. Il faudra une chaîne de production ou de transformation ayant plusieurs niveaux pour atteindre cet objectif. Ce potentiel de création d’emplois est l’apanage de l’industrialisation. Le choix de l’industrialisation comme porte de sortie s’explique par sa capacité d’absorption d’une masse de chômeurs non qualifiés dans les usines en un temps record et par son potentiel de production massive rendant les biens de consommation disponibles. Devenu effectif, l’emploi permettra aux travailleurs d’accéder à ces biens et comme résultante tous les bienfaits sociaux y découleront.

II : Nature des politiques accompagnatrices

La stratégie payante est la Substitution à l’Importation pour reconstruire le système de production nationale. Afin d’assurer sa viabilité, elle sera assortie des politiques monétaires révisées en vue de faciliter des prêts à l’investissement, des politiques fiscales et commerciales accompagnatrices visant à encourager l’investissement et protéger les industries naissantes contre la concurrence internationale.

Il convient d’inciter les membres du secteur privé à choisir un champ d’activités ou secteur porteur à partir de ceux préconisés par l’Etat. Ce seraient des incitatifs fiscaux qui garantiraient aux investisseurs la récupération de leurs débours initiaux. Elles seraient traduites par :
1)      Une exonération fiscale sur le profit avec des taux gradués limités à un nombre d’années, juste le temps pour l’investisseur de récupérer son investissement et d’assurer sa viabilité financière.
2)      La franchise douanière sur l’importation des équipements, matériaux ou intrants nécessaires  à l’implantation et au fonctionnement des usines.
3)     La révision régulière des politiques fiscales toujours dans l’esprit d’encourager de   nouveaux investissements ou le réinvestissement du profit afin d’élargir la base du système de production et de créer davantage d’emplois.

Etant des industries naissantes, elles ne doivent pas être exposées à la concurrence des produits importés.
·    Ce faisant, des restrictions à l’importation d’une catégorie de biens produits par les industries naissantes seront imposées.
·    S’agit-il des intrants ou produits intermédiaires que le pays est incapable de produire au temps initial, leur importation serait favorisée par une franchise douanière jusqu’à ce que le pays arrive à les fabriquer.
·    Considérant aussi le fait que les industries naissantes soient incapables de produire à satisfaction, une politique de quota serait appropriée.
·    Pour l’exportation, un contrôle strict ou interdiction serait effectué pour prévenir la sortie des produits intermédiaires que nécessite le processus de production afin de ne pas provoquer sa rareté.
·    Par contre, l’exportation des produits finis serait vivement encouragée sans taxe à l’exportation.
·    Après avoir confirmé sa capacité compétitive, la protection absolue des industries par les taxes ou quotas ne serait plus nécessaire.

Avec ces politiques agrémentées de la sécurité collective et de la protection des droits et de propriété privée, il n’y aucune raison pour que les investisseurs n’y interviennent pas comme souhaité par l’Etat, surtout si celui-ci assure la provision des services publics et met en place les infrastructures requises.

III : Renforcement de la capacité fiscale de l’Etat

Le plan directeur étant accepté, beaucoup d’emplois seront créés. La seule source permanente stable d’alimentation du revenu public est l’impôt sur le revenu. C’est-à-dire, autant que les citoyens travaillent, le gouvernement renforce sa capacité fiscale. Concrètement, sur le revenu de chaque employé, l’Etat y percevra toujours un taux minimal. La totalité ajoutée aux taxes perçues sur les transactions commerciales augmentera la capacité de dépense de l’Etat, moyennant un système fiscal moderne permettant de rationnaliser la collecte des taxes et systématiser la déclaration définitive d’impôts. 

S’étant assuré d’une multiplicité de sources de revenu, l’Etat est apte à mieux remplir sa mission vis-à-vis de la collectivité. Il lui sera plus facile de garantir la jouissance des utilités et fournir les services nécessaires à toute la collectivité, mais aussi apporter l’assistance sociale requise aux nécessiteux. L’augmentation du revenu public permettrait à l’Etat de réaliser les actions positives suivantes :
1)  La construction des canaux d’irrigation et des réservoir d’eau pour la maitrise de l’eau et pour réduire considérablement les risques d’inondation et de sécheresse comme cause de la perte des récoltes.
2)  La construction et l’entretien des routes pour faciliter le déplacement de tous les citoyens et le transport routier devant desservir les marchés.
3)  La mise en place du réseau routier et de transport public ou la modernisation de l’existant pour répondre aux exigences des nouvelles activités économiques.
4)  La restructuration du réseau d’énergie électrique pour y donner accès à tous sans exclusion et favoriser les activités productrices dans certaines usines.
5)  La restructuration du réseau d’eau potable pour y donner accès à tous sans exclusion.
6)  Réformer le système éducatif à tous les niveaux pour qu’il puisse répondre aux réalités du pays. Ce qui demanderait de garantir la scolarisation sur l’étendue du territoire en construisant une école primaire nationale par quartier dans chaque commune.

En support à une telle restructuration il faudrait :

7)  Des écoles nationales secondaires, au moins 2 par communes.
8)  Des écoles professionnelles, au plus de 2 par communes pour chaque domaine d’activités économiques encouragé par le gouvernement.
9)  Une université publique dans chaque arrondissement.
10)       Une université largement impliquée dans la recherche dans chaque département.

Il est prévu d’instaurer des réfectoires au sein de toutes ces institutions publiques pour assurer au moins un repas quotidien équilibré aux usagers.

11)   La réforme du système de santé à l’instar de la structure géographique proposée au système éducatif. Non seulement qu’il y aurait une unité de santé dans chaque institution scolaire et universitaire, il faudrait mettre en place :
-      Des cliniques mobiles dans tous les quartiers.
-      Au moins deux centres de santé dans chaque commune.
-      Au moins quatre hôpitaux par arrondissement.
-      Deux grands hôpitaux par département.
12)   La construction des quartiers de logements sociaux principalement dans les milieux urbains pour assister ceux au revenu très faible, et d’autres de résidence privée au profit de tous ceux souhaitent acquérir un logement par le biais d’un prêt logement avancé par le secteur financier et que l’Etat doit garantir

Avec ces programmes visant à alléger la charge des familles et élever le standard de vie de toute la population, et que tout citoyen peut réaliser son projet indifféremment de son origine, l’idée de justice sociale commencera à prendre forme, la société Ayitienne entamera l’ère de la renaissance.

IV : Economie dysfonctionnelle Vs. Economie dynamique

Il est évident que l’économie Ayitienne doit être transformée, s’il faut atteindre les objectifs fixés. Reconnaissant l’état dysfonctionnel du système de production, mon gouvernement apportera des corrections nécessaires en vue de le rendre dynamique. Ces deux états établissent une relation entre le fournisseur de biens et le consommateur sur le marché national qui permet d’évaluer le potentiel d’une économie capable d’assurer le bien-être individuel et collectif.

Economie dysfonctionnelle

L’économie dysfonctionnelle est pullulée de commerçants jouant un rôle intermédiaire entre un producteur de l’extérieur et le consommateur national. C’est-à-dire, la consommation nationale est essentiellement faite de biens importés pour engendrer une fuite de devises. Les conséquences sont : la non utilisation ou la mauvaise gestion des ressources, l’absence d’emplois, la hausse du coût de la vie, la dévaluation de la monnaie nationale et la chute libre dans l’abysse de la pauvreté. Cette condition favorise la libéralisation totale et expose les industries locales non compétitives à une rude concurrence.

Economie dynamique

L’économie dynamique définit une relation entre le producteur et le consommateur où les biens consommés sont produits par un producteur national. Il s’agit d’un producteur qui utilise principalement les ressources nationales pour répondre aux besoins des consommateurs nationaux. Toute fuite de devises serait, peut-être, nécessaire au temps initial, à la mise en place ou à alimenter un système de production vigoureux en terme d’importation de machines et d’équipements.

Le consommateur a une participation directe dans la production du bien qu’il consomme, en fournissant son travail dans le processus contre un revenu lui garantissant un pouvoir d’achat nécessaire à la réalisation de son bien-être. La résultante immédiate est une intensification des activités économiques traduite par le plein emploi, la baisse du coût de la vie et la valorisation de la monnaie nationale.

Industries de transformation
·    Deux types d’industries parmi d’autres sont à promouvoir pour faciliter le développement de l’industrie, créer des emplois durables, garantir le flux permanent d’un revenu et la consommation.
·    Les deux industries viennent du secteur primaire :
1)   L’industrie textile qui dérive de l’agriculture, mis à part les produits synthétiques pour la fabrication des vêtements.
2)   L’industrie de chaussure issue de l’élevage pour la fabrication des chaussures. (De l’élevage dérive aussi la production du lait et d’autres produits dérivés, et de viande.)

Cette planification exige une organisation économique rigoureuse où les investisseurs seraient encouragés à s’impliquer dans le projet pour tirer leur épingle du jeu en créant de nombreux emplois. Il importe de réaliser une meilleure gestion de l’espace et des ressources disponibles pour asseoir la nouvelle vision économique prônée au-dessus. Pendant que Port-au-Prince subit un flux migratoire excessif engendrant un usage abusif de l’espace et de ses ressources, les autres régions délaissées sont sous-exploitées. L’esprit de la division territoriale qui anime la constitution de 1987 peut être concrétisé par une réorganisation économique sans une décision volontaire des autorités.

V : Vers une nouvelle structure de production[1]

Le plan directeur attribue une fonction productive spécifique à chaque région qui offre un avantage comparatif des coûts de production aux industries ciblées. Reconnaissant la nécessité de passer d’une économie de subsistance à une économie de grande exploitation, principalement pour desservir le marché local, moteur de tout développement économique, le plan directeur prévoit un programme de regroupement de parcelles de terres contiguës axé sur la vente/location, et sur le mode d’utilisation des terres. L’Etat étant le pivot garantirait toute transaction y relative ou pourrait jouer un rôle intermédiaire. Après vente ou location, et selon son gré, l’agriculteur peut encore y demeurer comme travailleur agricole en contrepartie d’un revenu mensuel en marge des frais de loyer perçus.

Ce regroupement étant fait, « départementaliser » le système de production est de mise. Les secteurs capables de produire des effets en amont et en aval y étant identifiés, et des activités à haute intensité de main-d’œuvre choisies, l’intégration structurelle des secteurs sera automatique. Les producteurs d’un département se spécialisant dans la production d’un bien se voient dans la nécessité d’entreprendre des transactions marchandes avec les autres départements qui produisent d’autres biens.

L’intensification des échanges induit non seulement le besoin de transport et de communication entre les différents départements pour accéder aux marchés, la présence du secteur bancaire pour faciliter les transactions financières entre les acheteurs et vendeurs au niveau de chaque marché, mais aussi l’implantation des bureaux publics capables de percevoir les taxes sur les transactions marchandes.

Collectivement, la société bénéficierait de l’implantation de ces industries. Pendant que les investisseurs maximiseraient leurs gains, la force de travail recevrait un revenu régulier aussi peu qu’il soit, et le gouvernement pourrait enfin garnir son assiette fiscale. La durée dépend de la nature des politiques économiques qui accompagneront le plan de développement, et du taux d'investissement que le pays accepte d’assumer. Toutefois, l’atteindre sur une période de 20 ans serait une grande réussite. Il est clair que ce démarrage donnant lieu à des industries naissantes ne sera pas efficace si les règles du jeu du libre-échange ne sont pas restrictives au profit d’Ayiti.

VI : La gouvernance du renouveau économique

Cette approche peu orthodoxe de sortir le pays du marasme économique nécessite un système de gouvernance léger. Considérant toute structure gouvernementale comme un système composé de différentes unités techniques avec des fonctions spécifiques, mais une finalité interdépendante, il est impératif de l’alléger avec un nombre d’unités suffisantes pour répondre aux exigences initiales. En conséquence, il importe de jouer avec les ministères qui sont des entités de gestion capables de charrier la transformation de l’économie Ayitienne en une économie dynamique.

Dans cette perspective, la structure gouvernementale sera circonscrite à 9 (neuf) unités administratives centrales couvrant les domaines d’intervention suivants:
1)          Economie
2)          Planification et Aménagement du territoire
3)          Intérieur et Sécurité publique
4)          Justice
5)          Education
6)          Enseignement supérieur
7)          Santé
8)          Affaires extérieures
9)          Affaires sociales.

Perspectives 

N’ayant pas la prétention d’éliminer la pauvreté au cours d’un quinquennat, notre proposition s’étale sur l’existence du peuple Ayitien. En effet, les initiatives prises au cours du mandat mettront en chantier le pays. Le problème économique en terme de production et d’emplois sera vite atténué dès la première année par la mise sur pied des usines dans différents départements du pays. L’effet induit immédiat sera le renforcement de la capacité fiscale de l’Etat, un déterminant de la mise en chantier du pays en terme de construction d’infrastructures d’utilités publiques et de l’accompagnement social à apporter à des groupes cibles.

Dans l’espace d’une génération, le pays ne sera plus le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Avec un taux de croissance économique soutenue, les conditions de vie seront nettement améliorées sans assistance sociale pour la majorité de la population. Caractérisé par l’opulence, cet état social conditionne la sécurité collective et la justice sociale, deux piliers du bien-être collectif. Continu, il atteindra son point culminant où l’idéal collectif de l’Etat est de garantir à chaque citoyen un « REVENU DE BASE » durant toute sa vie afin de faire face à ses besoins fondamentaux, qu’il ait un salaire ou pas.




[1] Le terme de départementalisation est synonyme de spécialisation.

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