Contexte : le problème économique d’Ayiti
Ayiti est rudement marquée par
la délinquance juvénile, le vol, le kidnapping, la violence, la prostitution,
et la migration pour ne citer que ces fléaux sociaux. La migration interne
contribue à la bidonvilisation des régions urbaines. Enfants et adolescents
déambulent les milieux urbains pour vendre leur labeur et se procurer eux-mêmes
de quoi à manger. Les services publics et l’éducation offerts sont à l’aune de
la pauvreté du pays. Le projet de tout citoyen est hypothéqué s’il ne laisse
pas le pays vers d’autres cieux.
Ces descriptions résument
l’extrême pauvreté qui, sévissant dans le pays, est traduite par l’absence
absolue du pouvoir d’achat empêchant à la majorité de la population de répondre
à leurs besoins primaires. Si ce problème économique urgent est résolu initialement,
l’effet domino sur tout en résultera indubitablement. Etant candidat à la
présidence, je suis porteur de la vision du Parti RESULTAT qui est
l’élimination de la pauvreté en Ayiti. Cet état social dans une zone de confort
repose l’opulence générée par la prospérité économique pour garantir un REVENU DE BASE à chaque citoyen dès sa
naissance et durant toute sa vie.
I : Un plan directeur comme outil décisionnel
Croyant fermement à une
solution économique à tous les problèmes du pays par voie de conséquence, il
est impératif de faire du pouvoir d’achat le pivot des actions positives à
entreprendre. En conséquence, le gouvernement aura à créer des conditions
favorables aux investissements générateurs d’emplois comme source du pouvoir
d’achat.
Partant de ce principe, dans
les trois mois qui suivent mon investiture à la présidence, un plan directeur d’actions positives sera présenté à
la nation. Il portera dans l’immédiat sur : l’urgence d’identifier tout
individu (Ayitien ou étranger) vivant ou de passage en Ayiti, le choix des secteurs d’activités porteurs à haute
intensité de main-d’œuvre pouvant créer 100 000 à 200 000 emplois dès les deux
premières années du quinquennat. Il faudra une chaîne de production ou de
transformation ayant plusieurs niveaux pour atteindre cet objectif. Ce
potentiel de création d’emplois est l’apanage de l’industrialisation. Le choix
de l’industrialisation comme porte de sortie s’explique par sa capacité d’absorption
d’une masse de chômeurs non qualifiés dans les usines en un temps record et par
son potentiel de production massive rendant les biens de consommation
disponibles. Devenu effectif, l’emploi permettra aux travailleurs d’accéder à
ces biens et comme résultante tous les bienfaits sociaux y découleront.
II : Nature des politiques accompagnatrices
La stratégie payante est la Substitution
à l’Importation pour reconstruire le système de production nationale. Afin d’assurer
sa viabilité, elle sera assortie des politiques monétaires révisées en vue
de faciliter des prêts à l’investissement, des politiques fiscales et
commerciales accompagnatrices visant à encourager l’investissement et protéger
les industries naissantes contre la concurrence internationale.
Il convient d’inciter les
membres du secteur privé à choisir un champ d’activités ou secteur porteur à
partir de ceux préconisés par l’Etat. Ce seraient des incitatifs fiscaux qui
garantiraient aux investisseurs la récupération de leurs débours initiaux.
Elles seraient traduites par :
1) Une exonération fiscale sur le profit avec des taux gradués limités à
un nombre d’années, juste le temps pour l’investisseur de récupérer son
investissement et d’assurer sa viabilité financière.
2) La franchise douanière sur l’importation des équipements, matériaux ou
intrants nécessaires à l’implantation et
au fonctionnement des usines.
3)
La révision régulière des
politiques fiscales toujours dans l’esprit d’encourager de nouveaux investissements ou le
réinvestissement du profit afin d’élargir la base du système de production et
de créer davantage d’emplois.
Etant des industries
naissantes, elles ne doivent pas être exposées à la concurrence des produits
importés.
·
Ce faisant, des restrictions à
l’importation d’une catégorie de biens produits par les industries naissantes
seront imposées.
·
S’agit-il des intrants ou produits
intermédiaires que le pays est incapable de produire au temps initial, leur
importation serait favorisée par une franchise douanière jusqu’à ce que le pays
arrive à les fabriquer.
·
Considérant aussi le fait que les
industries naissantes soient incapables de produire à satisfaction, une
politique de quota serait appropriée.
·
Pour l’exportation, un contrôle
strict ou interdiction serait effectué pour prévenir la sortie des produits
intermédiaires que nécessite le processus de production afin de ne pas
provoquer sa rareté.
·
Par contre, l’exportation des
produits finis serait vivement encouragée sans taxe à l’exportation.
·
Après avoir confirmé sa capacité
compétitive, la protection absolue des industries par les taxes ou quotas ne
serait plus nécessaire.
Avec ces politiques agrémentées
de la sécurité collective et de la protection des droits et de propriété
privée, il n’y aucune raison pour que les investisseurs n’y interviennent pas
comme souhaité par l’Etat, surtout si celui-ci assure la provision des services
publics et met en place les infrastructures requises.
III :
Renforcement de la capacité fiscale de l’Etat
Le plan directeur étant
accepté, beaucoup d’emplois seront créés. La seule source permanente stable
d’alimentation du revenu public est l’impôt sur le revenu. C’est-à-dire, autant
que les citoyens travaillent, le gouvernement renforce sa capacité fiscale.
Concrètement, sur le revenu de chaque employé, l’Etat y percevra toujours un
taux minimal. La totalité ajoutée aux taxes perçues sur les transactions
commerciales augmentera la capacité de dépense de l’Etat, moyennant un système
fiscal moderne permettant de rationnaliser la collecte des taxes et systématiser
la déclaration définitive d’impôts.
S’étant assuré d’une
multiplicité de sources de revenu, l’Etat est apte à mieux remplir sa mission
vis-à-vis de la collectivité. Il lui sera plus facile de garantir la jouissance
des utilités et fournir les services nécessaires à toute la collectivité, mais
aussi apporter l’assistance sociale requise aux nécessiteux. L’augmentation du
revenu public permettrait à l’Etat de réaliser les actions positives
suivantes :
1) La construction des canaux d’irrigation et des réservoir d’eau pour la
maitrise de l’eau et pour réduire considérablement les risques d’inondation et
de sécheresse comme cause de la perte des récoltes.
2) La construction et l’entretien des routes pour faciliter le déplacement
de tous les citoyens et le transport routier devant desservir les marchés.
3) La mise en place du réseau routier et de transport public ou la
modernisation de l’existant pour répondre aux exigences des nouvelles activités
économiques.
4) La restructuration du réseau d’énergie électrique pour y donner accès à
tous sans exclusion et favoriser les activités productrices dans certaines
usines.
5) La restructuration du réseau d’eau potable pour y donner accès à tous
sans exclusion.
6) Réformer le système éducatif à tous les niveaux pour qu’il puisse répondre
aux réalités du pays. Ce qui demanderait de garantir la scolarisation sur
l’étendue du territoire en construisant une école primaire nationale par
quartier dans chaque commune.
En support à une telle restructuration il
faudrait :
7) Des écoles nationales secondaires, au moins 2 par communes.
8) Des écoles professionnelles, au plus de 2 par communes pour chaque
domaine d’activités économiques encouragé par le gouvernement.
9) Une université publique dans chaque arrondissement.
10) Une université largement impliquée dans la recherche dans chaque
département.
Il est prévu d’instaurer des
réfectoires au sein de toutes ces institutions publiques pour assurer au moins
un repas quotidien équilibré aux usagers.
11) La réforme du système de santé à l’instar de la structure géographique
proposée au système éducatif. Non seulement qu’il y aurait une unité de santé
dans chaque institution scolaire et universitaire, il faudrait mettre en
place :
-
Des cliniques mobiles dans tous
les quartiers.
-
Au moins deux centres de santé dans
chaque commune.
-
Au moins quatre hôpitaux par
arrondissement.
-
Deux grands hôpitaux par
département.
12) La construction des quartiers de logements sociaux principalement dans
les milieux urbains pour assister ceux au revenu très faible, et d’autres de
résidence privée au profit de tous ceux souhaitent acquérir un logement par le
biais d’un prêt logement avancé par le secteur financier et que l’Etat doit garantir
Avec ces programmes visant à alléger la charge
des familles et élever le standard de vie de toute la population, et que tout
citoyen peut réaliser son projet indifféremment de son origine, l’idée de
justice sociale commencera à prendre forme, la société Ayitienne entamera l’ère
de la renaissance.
IV :
Economie dysfonctionnelle Vs. Economie dynamique
Il est évident que l’économie Ayitienne doit
être transformée, s’il faut atteindre les objectifs fixés. Reconnaissant l’état
dysfonctionnel du système de production, mon gouvernement apportera des
corrections nécessaires en vue de le rendre dynamique. Ces deux états
établissent une relation entre le fournisseur de biens et le consommateur sur
le marché national qui permet d’évaluer le potentiel d’une économie capable
d’assurer le bien-être individuel et collectif.
Economie dysfonctionnelle
L’économie dysfonctionnelle est pullulée de
commerçants jouant un rôle intermédiaire entre un producteur de l’extérieur et
le consommateur national. C’est-à-dire, la consommation nationale est
essentiellement faite de biens importés pour engendrer une fuite de devises.
Les conséquences sont : la non utilisation ou la mauvaise gestion des
ressources, l’absence d’emplois, la hausse du coût de la vie, la dévaluation de
la monnaie nationale et la chute libre dans l’abysse de la pauvreté. Cette
condition favorise la libéralisation totale et expose les industries locales
non compétitives à une rude concurrence.
Economie dynamique
L’économie dynamique définit une relation entre
le producteur et le consommateur où les biens consommés sont produits par un
producteur national. Il s’agit d’un producteur qui utilise principalement les
ressources nationales pour répondre aux besoins des consommateurs nationaux.
Toute fuite de devises serait, peut-être, nécessaire au temps initial, à la
mise en place ou à alimenter un système de production vigoureux en terme
d’importation de machines et d’équipements.
Le consommateur a une participation directe
dans la production du bien qu’il consomme, en fournissant son travail dans le
processus contre un revenu lui garantissant un pouvoir d’achat nécessaire à la
réalisation de son bien-être. La résultante immédiate est une intensification
des activités économiques traduite par le plein emploi, la baisse du coût de la
vie et la valorisation de la monnaie nationale.
Industries de transformation
·
Deux types d’industries parmi
d’autres sont à promouvoir pour faciliter le développement de l’industrie,
créer des emplois durables, garantir le flux permanent d’un revenu et la
consommation.
·
Les deux industries viennent du
secteur primaire :
1)
L’industrie textile qui dérive
de l’agriculture, mis à part les produits synthétiques pour la fabrication des
vêtements.
2)
L’industrie de chaussure issue
de l’élevage pour la fabrication des chaussures. (De l’élevage dérive aussi la
production du lait et d’autres produits dérivés, et de viande.)
Cette planification exige une organisation
économique rigoureuse où les investisseurs seraient encouragés à s’impliquer
dans le projet pour tirer leur épingle du jeu en créant de nombreux emplois. Il
importe de réaliser une meilleure gestion de l’espace et des ressources
disponibles pour asseoir la nouvelle vision économique prônée au-dessus.
Pendant que Port-au-Prince subit un flux migratoire excessif engendrant un
usage abusif de l’espace et de ses ressources, les autres régions délaissées
sont sous-exploitées. L’esprit de la division territoriale qui anime la
constitution de 1987 peut être concrétisé par une réorganisation économique
sans une décision volontaire des autorités.
Le plan directeur attribue une fonction
productive spécifique à chaque région qui offre un avantage comparatif des
coûts de production aux industries ciblées. Reconnaissant la nécessité de
passer d’une économie de subsistance à une économie de grande exploitation,
principalement pour desservir le marché local, moteur de tout développement
économique, le plan directeur prévoit un programme de regroupement de parcelles
de terres contiguës axé sur la vente/location, et sur le mode d’utilisation des
terres. L’Etat étant le pivot garantirait toute transaction y relative ou
pourrait jouer un rôle intermédiaire. Après vente ou location, et selon son
gré, l’agriculteur peut encore y demeurer comme travailleur agricole en
contrepartie d’un revenu mensuel en marge des frais de loyer perçus.
Ce regroupement étant fait,
« départementaliser » le système de production est de mise. Les
secteurs capables de produire des effets en amont et en aval y étant identifiés,
et des activités à haute intensité de main-d’œuvre choisies, l’intégration
structurelle des secteurs sera automatique. Les producteurs d’un département se
spécialisant dans la production d’un bien se voient dans la nécessité d’entreprendre
des transactions marchandes avec les autres départements qui produisent
d’autres biens.
L’intensification des
échanges induit non seulement le besoin de transport et de communication entre
les différents départements pour accéder aux marchés, la présence du secteur
bancaire pour faciliter les transactions financières entre les acheteurs et
vendeurs au niveau de chaque marché, mais aussi l’implantation des bureaux
publics capables de percevoir les taxes sur les transactions marchandes.
Collectivement, la société bénéficierait de
l’implantation de ces industries. Pendant que les investisseurs maximiseraient
leurs gains, la force de travail recevrait un revenu régulier aussi peu qu’il
soit, et le gouvernement pourrait enfin garnir son assiette fiscale. La durée
dépend de la nature des politiques économiques qui accompagneront le plan de
développement, et du taux d'investissement que le pays accepte d’assumer.
Toutefois, l’atteindre sur une période de 20 ans serait une grande réussite. Il
est clair que ce démarrage donnant lieu à des industries naissantes ne sera pas
efficace si les règles du jeu du libre-échange ne sont pas restrictives au
profit d’Ayiti.
VI : La gouvernance du
renouveau économique
Cette approche peu orthodoxe de sortir le pays
du marasme économique nécessite un système de gouvernance léger. Considérant
toute structure gouvernementale comme un système composé de différentes unités
techniques avec des fonctions spécifiques, mais une finalité interdépendante,
il est impératif de l’alléger avec un nombre d’unités suffisantes pour répondre
aux exigences initiales. En conséquence, il importe de jouer avec les
ministères qui sont des entités de gestion capables de charrier la
transformation de l’économie Ayitienne en une économie dynamique.
Dans cette perspective, la structure
gouvernementale sera circonscrite à 9 (neuf) unités administratives centrales
couvrant les domaines d’intervention suivants:
1)
Economie
2)
Planification et Aménagement
du territoire
3)
Intérieur et Sécurité publique
4)
Justice
5)
Education
6)
Enseignement supérieur
7)
Santé
8)
Affaires extérieures
9)
Affaires sociales.
Perspectives
N’ayant pas la prétention d’éliminer la
pauvreté au cours d’un quinquennat, notre proposition s’étale sur l’existence
du peuple Ayitien. En effet, les initiatives prises au cours du mandat mettront
en chantier le pays. Le problème économique en terme de production et d’emplois
sera vite atténué dès la première année par la mise sur pied des usines dans
différents départements du pays. L’effet induit immédiat sera le renforcement
de la capacité fiscale de l’Etat, un déterminant de la mise en chantier du pays
en terme de construction d’infrastructures d’utilités publiques et de l’accompagnement
social à apporter à des groupes cibles.
Dans l’espace d’une génération, le pays ne sera
plus le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Avec un taux de croissance
économique soutenue, les conditions de vie seront nettement améliorées sans assistance
sociale pour la majorité de la population. Caractérisé par l’opulence, cet état
social conditionne la sécurité collective et la justice sociale, deux piliers
du bien-être collectif. Continu, il atteindra son point culminant où l’idéal collectif
de l’Etat est de garantir à chaque citoyen un « REVENU DE BASE » durant toute sa vie afin de faire face à ses
besoins fondamentaux, qu’il ait un salaire ou pas.
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