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FÒK SA CHANJE

vendredi 16 avril 2010

Séisme du 12 janvier 2010 : plan de réponse


Suite au séisme du 12 janvier 2010, beaucoup de citoyens se sont mis à réfléchir pour contribuer à la gestion du post-désastre. Certaines de leurs propositions sont pertinentes et méritent d’être lues. Telle est une invitation à prendre connaissance de la proposition de Myrtho Casséus au moment de la prise de conscience de l’état de chaos qui sévit à Port-au-Prince.

Cette proposition de plan s’adresse aussi bien aux autorités qu’aux citoyens haïtiens. Elle répond aux problèmes majeurs posés par ce séisme destructeur en suggérant deux phases au cours desquelles l’accent doit être porté sur l’emploi des citoyens et la relève des institutions publiques pour une prise en charge efficace. Ce sont les phases de :
  1. réponse aux urgences ;
  2. reconstruction et de stabilisation.
Phase 1 : Réponse aux urgences
Il s’agit de réponses immédiates provisoires aux problèmes causés par le séisme.

Le problème
L’extrême précarité des conditions de vie de 2 millions de sans-abri qui occupent les espaces libres (places publiques, parcs, cours privés, terrains de sport, espaces culturels, scolaires, etc.) risque d’exposer cette population aux infections en cas d’épidémie.
  
La réponse
La construction de maisonnettes à partir de « containers » réaménagés et fixés sur une base au sol par des chevilles. Ces maisonnettes organisées en campement ou cité peuvent avoir à partager des services collectifs (douches, sanitaires, espaces de jeux, etc. La transformation du container en maisonnette peut prendre les allures suivantes :  
  • Découper entièrement une face du container pour en faire un toit traversé par des structures métalliques sur lesquelles reposent la tôle en plan incliné –utile à alimenter une gouttière, par exemple.
  • Découper de petites surfaces pour les fenêtres, portes, etc.
Il convient d’identifier des lieux de campement à proximité de leur ancienne résidence, si possible, et d’offrir des services pouvant contrecarrer les fâcheuses conséquences d’une telle précarité. Ces services vont de l’hébergement, des repas, de la sécurité, de l’entretien des lieux, des soins de santé à l’appui psychosocial.

Les pré-requis
Une telle approche nécessite l’existence d’un plan de la zone métropolitaine sur lequel il faut identifier :
  • les zones à risques (ravins, pentes aigues, etc.) et les zones protégées
  • les campements actuels
  • les lieux de campement convenables d’après un nouveau plan d’urbanisme et de zonage.
L’exécution
Dans la région métropolitaine, il y a près d’un millier de personnes qui vivent dans quelques 500 campements de fortune établis au Champs de Mars, au campus Quisqueya, au Parc Ste. Thérèse, au Cercle Bellevue, à Cité L’Eternel, à Place Jérémie et dans d’autres espaces ou terrains inoccupés. En conséquence, l’exécution du plan nécessite qu’on :
  • Formule des critères de sélection comme : accès à l’eau, sécurité, voies d’évacuation, possibilités d’installation diverses “Trailers” comme lieux d’hébergement, douches, buanderie, décharge, électricité, et espace de jeux pour enfants.
  • Sélectionne divers lieux de campement y compris les campements actuels qui répondent aux critères de sélection sans exclure la possibilité de raser des édifices pour créer de nouveaux campements.
  • Evalue leurs besoins de base répondant aux critères établis outre la nourriture, l’accès à l’eau potable, le service de santé, et les loisirs.
  • Organise ces lieux de campement pour un nombre prévu de personnes et délimite chaque lieu pour y assurer la sécurité et l’approvisionnement ordonné.
  • Identifie les sinistrés avec la carte d’identification nationale.
  • Trouve de l’aide humanitaire aux sinistrés et l’organise selon les besoins des divers campements ou quartiers de sinistrés. La logistique à monter en équipes doit couvrir les champs suivants : hébergement, repas, eau, distribution de produits d’hygiène personnel, sécurité, électricité, santé, appui et suivi médicaux, etc.). Seule la fourniture régulière des services promis pourrait garantir la réussite de la mise en œuvre de ce plan. Cette logistique peut créer beaucoup d’emplois pour les jeunes haïtiens notamment et les professionnels haïtiens en quête d’emploi.
  • Déplace les sinistrés vers les nouveaux lieux de campement en donnant la priorité aux familles et groupes de sinistrés. Les campements actuels doivent aussi répondre aux mêmes principes. Pour cela, il faudra une évacuation préalable des occupants.
  • Envisage un scénario pour les sinistrés qui ne désirent pas laisser leur quartier, soit dans la cour de leur résidence ou bien à proximité, si possible.
  • Regroupe les sinistrés en situation particulière en campements spéciaux et soins associés : orphelins, vieillards sans famille, personnes en situation de trouble psychologique, déments ou blessés graves.
  • Organise dans les campements des activités d’éducation, d’hygiène communautaire, de sociabilité ou de service social.
  • Assure des services d’information aux sinistrés et à leur famille pour guider leur comportement en cas de désastre, d’évacuation du camp, etc.
Phase 2 : La reconstruction
Il s’agit de reconstruire la zone métropolitaine ou de construire une nouvelle ville selon un plan d’urbanisme et de zoning.

Problème : la destruction des bâtiments
Une quantité non encore déterminée de bâtiments, de résidences, d’installations et d’infrastructures sont détruits.

Réponse : la reconstruction
Il importe de (re) construire des bâtiments et résidences suivant les normes d’urbanisation, de construction antisismique et de protection contre d’autres désastres menaçant Haïti, afin de garantir la durabilité des nouvelles constructions. En outre, il convient d’appliquer un nouveau plan d’urbanisme et de zonage.

Conditions pour la reconstruction
Il convient de :
  • Planifier la zone métropolitaine, pour délimiter les parties urbaines choisies comme des aires de construction durable et d’autres comme des zones à risques.
  • Former des constructeurs Haïtiens (ingénieurs, contremaîtres, maçons, ébénistes, etc.) spécialisées en construction antisismique et anti-désastres, lesquelles seront habilitées à bâtir par les mairies.
  • En constituer un groupe agréé de constructeurs et définir les grandes lignes régulant la fourniture de services aux particuliers.
  • Rendre exigible le permis de construire délivré par les municipalités.
  • Superviser ou contrôler l’exécution des travaux (la prise en charge doit être faite par le service de génie municipal selon les mesures légales).
Myrtho Casséus
Enseignante à l’université depuis 22 ans, Myrtho Casséus est diplômée en Sciences administratives avec une spécialisation en Gestion des affaires et en Administration publique. Elle a conduit avec succès plusieurs projets de coopération en qualité d’employée et de consultante indépendante. Elle est organisatrice d’événements artistiques et culturels en collaboration avec différentes structures nationales et internationales. 

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