Cher Professeur MALBRANCHE,
Aussi avec attention j’ai lu vos critiques/commentaires, et ça me fait très grand plaisir que mon texte vous porte à réfléchir pour tenter quelques éléments de réponse. C’est bien dommage que les principes régulant les affaires de l’UEH font rarement objet de débats.
Oui j’ai publié le texte ailleurs, une version relatant intégralement les articles de la charte pertinents aux difficultés révélées est sortie dans Le Nouvelliste du 29 septembre 2006, je crois. N’étant pas en Ayiti actuellement, je ne sais pas si ça a été publié comme je l’ai envoyé. Relatif à la version de Le Matin, des tableaux montrant les résultats du premier tour ont été omis pour raison d’espace, ce que je comprends. Je vous envoie en fichier attaché les deux versions.
Dans tous les cas, je dois vous faire remarquer qu’il ne s’agit pas d’un candidat frustré, mais plutôt d’un candidat victime d’un calcul mathématique qui défie toute logique mathématique. N’oubliez pas que la justesse de tout système érigé par des hommes est toujours mise en question par ses victimes, si celles-ci osent en parler. Ce qui tend toujours à améliorer le système pour ne pas produire davantage de victimes. C’est ce qui rend une société dynamique et la fait avancer. Peut-être, si je n’étais pas victime, je n’en parlerais pas par faute de matières sur quoi réfléchir due à la jouissance du statu quo. C’est de la nature humaine !
A propos de la présentation de la charte à l’INAGHEI, la simulation était biaisée par le fait qu’il s’agissait d’un candidat unique. En effet, j’ai proposé le scénario avec un candidat unique. Etait-ce une erreur de ma part où était-ce dû à l’incapacité de tout individu rationnel de cerner tous les coins d’une situation complexe ? Toutefois, si je me rappelle bien, la position de la commission centrale était claire. Les principes de la charte ne pouvaient être contestés ni révisés ; ils doivent régir les élections pendant la période probatoire. Ce qui veut dire, même si l’erreur mathématique était repérée lors, on n’aurait qu’à avaler la pilule (Corrigez-moi si ma mémoire me fait défaut). Voudriez-vous dire que puisque j’ai avalé la pilule comme administrée, je n’ai point à questionner ce que je réalise que je ai mal compris lors et que je comprends mieux aujourd’hui ?
Que de fois au labo les procédures scientifiques marchent à merveille ! Le concret a toujours le dernier mot. Autrement, le monde médical aurait déjà eu le dessus sur le virus du SIDA. Il aurait fallu un cas réel avec des candidats partageant les votes. L’INAGHEI en est un, tel n’a pas été le cas pour les autres facultés où les élections se sont déroulées avec des candidats uniques. Pour les cas avec des candidats uniques le problème est loin de se poser. Avec un cas concret, une analyse plus rigoureuse devient possible. En tant qu’universitaire en quête de vérité et de surcroît victime des règles du jeu d’un arrangement institutionnel, je doute fort que le sentiment d’un candidat frustré me porterait à écrire le texte. Plutôt, j’accepte ma faiblesse de tout comprendre d’un coup pour davantage poursuivre mon questionnement de lors. Ce jeu académique que je trouve légitime ne me gêne pas du tout.
Permettez-moi professeur MALEBRANCHE ! Votre explication n’a pas bouché le trou mathématique. La preuve mathématique est introuvable dans le calcul de la charte. Ce que les tableaux ont bien illustré. Quand on utilise des chiffres pour faire des calculs, la rigueur mathématique exige des preuves. S’il n’y a pas des preuves le résultat est faux. Tout autre raisonnement cherchant à justifier une réponse non prouvée mathématiquement tombe dans le giron de la philosophie (les raisons expliquant une position).
Pour démontrer que c’est faux, j’ai travaillé dans la logique de la charte. Pour moi, il n’est pas question d’adhésion aux principes. D’ailleurs, comment vais-je adhérer au mariage du concept de scores et d’une majorité de 50 + 1 ? Un score ne fait qu’attribuer un nombre de points obtenus à des adversaires, comme 1 à l’infinie pourvu que c’est réalisable dans la circonstance, tandis que 50 + 1 indique la proportion (ou pourcentage) d’une nombre qui existe déjà. Comment ce 50 + 1 va être obtenu avec un tel résultat du calcul de l’indice qui donne un tel score ? Ce n’est quand même pas dans le monde de Newton ni celui d’Einstein. Cette autre condition 50 + 1 du score est totalement absurde. Toujours dans la logique de la charte, celui avec le score le plus élevé (le nombre de points) devrait gagner ou les deux premiers avec le score le plus élevé iraient au deuxième tour. Ce qui rendrait simples, justes et équitables les règles du jeu.
L’autre point crucial que vous n’arrivez pas à rendre cohérent est la différence entre la pondération et l’indice qui représente la pondération. En toute logique, s’il s’agit de Monsieur A, Monsieur B, Monsieur C tout ce qui les concerne doit refléter leurs valeurs attribuées arbitrairement au départ. Respectivement, s’ils viennent du Cap, des Gonaïves et des Cayes, ils sont différents l’un de l’autre, certes, mais ils gardent toujours leur ayitienneté comme dénominateur commun duquel on ne peut les dissocier ; même arbitrairement ce n’est pas acceptable, parce qu’ils auront à se prononcer sur leur ayitienneté.
Cependant, il n’y a aucun problème avec le principe de leur attribuer arbitrairement une valeur propre parce qu’en réalité ils ont des valeurs intrinsèques différentes ; mais quand on va utiliser cette valeur arbitraire relative (acceptée) pour calculer une sous valeur relative, le résultat doit nécessairement refléter (la valeur intrinsèque) le poids de la valeur arbitraire donnée au départ. Dans le cas contraire, la démarche est fondamentalement fausse ou tout aussi bien arbitraire. Donc, d’arbitraire en arbitraire, le 50 + 1 ne sera jamais obtenu. Le reconnaissant et comme il faut quand même un gagnant un autre forcing impose un gagnant avec la plus forte avance au deuxième tour.
N’ayant aucune idée de la philosophie qui a animé l’adoption d’une telle formule, je ne peux que continuer à questionner la justesse des règles du jeu d’un tel arrangement à l’UEH. Le texte est en quête de la vérité. Je continuerai à écrire sur le sujet autant que nos autres collègues aient leurs centimes à ajouter et ne prouvent pas mathématiquement que ma preuve mathématique de la fausseté de la charte est fausse mathématiquement. Quand ce sera fait, j’accepterai de déposer volontiers mon stylo pour donner gain de cause à la vérité. Pas avant, car l’université comme berceau de la vérité doit corriger en toute humilité ses erreurs, même quand le délai d’essai n’est pas à son terme. Par probité intellectuelle, il n’est pas possible de persister dans l’erreur surtout quand on sait qu’on est dans l’erreur.
Respectueusement,
Jean POINCY
10/01/2006
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire