Contexte
Dans
le cadre du tollé provoqué par « l’arrêt TC-0168-13 de la cour
constitutionnelle de la République Dominicaine à la lumière de l’histoire, de l’économie
et des relations internationales, le Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH)
prend l’initiative d’organiser un Symposium sur les Relations
Haïtiano-Dominicaines pour réfléchir sur la situation, contribuer à l’éclairage
du problème, faire des propositions pour le présent et l’avenir, et
éventuellement demander un retrait dudit arrêt. (Voir brochure du Symposium-UEH)
En
engageant l’UEH à emboîter le pas du Centre de recherche en gestion et en
économie du développement qui a organisé une conférence-débat à l’Université
Quisqueya sur le même thème et avec un même objectif deux jours avant
l’ouverture du Symposium notre Université, j’ai tenu à définir ma position sur
l’initiative pour guider nos connaisseurs des affaires Haïtiano-Dominicaines
vers une approche académique compétitive différente des confrères et consoeurs
académiques qui débattent d’un sujet brûlant que je juge comme un indicateur de
réveil national.
Pour
ce faire, dans mes propos de circonstance consacrant l’ouverture du Symposium-UEH
j’ai procédé comme suit :
Mes propos de circonstance
Qui
parmi vous connaît les deux maîtres qui guident le comportement de l’Homme ?
Ce
sont la douleur et le plaisir qui façonnent la vie de tout être humain dès
sa naissance. C’est à cause d’eux que nous avons ce problème aujourd’hui entre
ces deux pays.
Cette
initiative de rassembler tous les connaisseurs des relations
Haitiano-Dominicaines est bien venue, mais regrettable dans un contexte rendant
apatride une catégorie de citoyens dominicains de descendance haïtienne.
N'était-ce
pas le fameux arrêt TC-0168-13 de la cour constitutionnelle de la République
Dominicaine, nous ne serions pas là aujourd'hui pour discuter des mauvais
rapports entre les deux pays partageant une même île ?
N'était-ce
pas la persistante marche, malgré les humiliations subies, de nos concitoyens
vers cette terre dite promise, le fameux arrêt n'aurait pas eu sa raison
d'être?
N'était-ce
pas la misère intenable de notre Ayiti, nos concitoyens resteraient chez eux ?
Etait-ce
Ayiti à la place de la République Dominicaine, en ferait-elle autant ?
Qu'en
savons-nous?
Nous
pouvons toujours spéculer, mais je suis convaincu que toutes ces difficultés
auxquelles est confronté le peuple Ayitien en RD prennent sources de la
pauvreté qui sévit dans le pays.
Je
parie que beaucoup d'entre nous, en signe de solidarité envers les apatrides,
refusent d'y mettre les pieds. Tout aussi bien, je parie que vous ne faites pas
l’unanimité.
En
effet, je viens d'apprendre qu'un nombre de nos concitoyens ont mis cap sur la
RD dans l'idée d'améliorer leurs conditions de vie, mais en vain.
Veut-il
dire qu’ils ne cernent pas toutes les dimensions ? Ou du moins ils
répondent à leurs maîtres qui sont la faim, une douleur innée et le plaisir d’y
avoir accès au basique que leur pays ne peut atténuer ni offrir.
Je
me penche plutôt sûr le comportement guidé par leurs maîtres. Allons-nous
réfléchir pour améliorer la relation maligne qui existe entre l’Est et nous
depuis toujours, ou repenser notre système de société pour garantir un mieux
être à tous en rendant disponible le basique de survie.
Ma
seule suggestion est de ne pas nous enliser dans des analyses pour bien
comprendre et travailler pour de meilleures relations. Mon illustre professeur,
le feu Guy Alexandre, en a fait sa cause, mais il n’a pas pu gagner cette lutte
? Combien d’articles, de revues ou de livres vont sortir à l’issue de ce
Symposium pour dire que la communauté universitaire a eu son mot à dire ?
Je
n’en sais rien !
A
tout ce beau monde intellectuel qui va débattre de la question, je vous prie,
produisez des propositions économiques pour changer la vie de notre peuple afin
de le garder sous nos yeux. Ce sera le tour des Dominicains de venir chez nous
pour un mieux être peut-être dans cinq, dix ou quinze ans.
Qu’en
savons-nous ?
Justificatif de ma position
La
faute de l’UEH est de ne pas profiter de ce momentum pour montrer de quoi elle est
capable en matière de recherche. Dans tout match de foot, un coach qui gagne
son match décisif est celui qui révise sa stratégie de jeu à chaque instant.
Peut-être celui de l’Université Quisqueya, au courant de la programmation du
Symposium-UEH, a vite organisé une conférence-débat sur le même thème avec
certains participants prévus pour prendre part au Symposium-UEH, afin de
devancer l’UEH. C’est très bien joué et légitime de sa part dans cette compétition
académique, mais notre coach passif, absent, ou peut-être préoccupé par
d’autres problèmes, n’a pas réalisé le coup de maître de Quisqueya. Il n’a pas
su changer de stratégie en conséquence. Au matin de l’ouverture du
Symposium-UEH, après avoir lu l’article de Le Nouvelliste relatant la
conférence-débat tenue à Quisqueya le lundi 17 mars 2014, je me suis dit qu’il
fallait changer de tactique, d’où ma position lors de l’ouverture qui peut ne
pas être partagée.
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/128906/Intervention-du-vice-recteur-Jean-Poincy
21 mars 2014
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