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FÒK SA CHANJE

jeudi 15 décembre 2011

Doit-on chercher ailleurs les racines de notre sous-développement ?


Les élections pour le renouvellement du Conseil exécutif de l'Université d'Etat d'Haïti auront lieu le six janvier 2012. Un recteur, un vice-recteur à la recherche et un vice-recteur aux Affaires académique sont les trois postes à pourvoir lors de ces élections qui se dérouleront à Port-au-Prince avec sept candidats en lice. Contrairement aux élections de 2007 où la réforme de l'Université d'Etat d'Haïti a été la clé de voûte du scrutin, cette année, le processus est lancé à l'occasion des fêtes de Noël et de fin d'année avec un certain mutisme de la communauté universitaire après quatre années de gestion du Conseil présidé par le recteur Jean-Vernet Henri.

En 2007, des voix se sont élevées pour dénoncer la gestion de l'ancien recteur Pierre-Marie Paquiot, notamment son manque de vision pour effectuer la réforme de l'Université d'Etat d'Haïti, tant attendue depuis le départ de Jean-Claude Duvalier en 1986. Son bilan avait été passé au crible, et il avait laissé le Conseil par la petite porte. Quatre ans après, aucun débat n'a eu lieu, voire un document posant la problématique de la réforme. Les onze entités de l'UEH sont restées dans les mêmes conditions de fonctionnement de l'après-7 février 1986. Le constat est latent : aucune modification dans la façon de transmettre les connaissances au sein de l'UEH ; absence totale de mécanismes de recherche sur les causes profondes de la crise haïtienne des vingt dernières années, caractérisée par l'incapacité du pays à créer des richesses au rythme de la croissance démographique. Environ 400 dollars américains de produit intérieur brut par habitant depuis plus de quarante ans devrait être un sujet de préoccupation et de recherches au sein de l'université. Bref, c'est l'insouciance de ce haut lieu du savoir par rapport à la crise de gouvernance à laquelle le pays fait face depuis plus de vingt ans.

Les élections qui seront organisées le six janvier 2012 pour le renouvellement des membres du Conseil exécutif de l'UEH ressemblent étrangement à la configuration de l'Etat à l'occasion des différentes élections présidentielles organisées pendant ces vingt dernières années. Il y a d'une part le Conseil de l'université, la seule instance habilitée à voter pour les candidats en lice, qui se compose de trente-six membres représentant les onze entités de l'UEH ainsi que les trois membres du rectorat. Ce conseil élit les membres de la commission électorale ; d'autre part, il y a la communauté universitaire, composé des professeurs et d'autres cadres de différentes entités de l'UEH, qui, pour la plupart très qualifiés, ne veulent pas rentrer dans le Conseil de l'Université préfèrent observer l'évolution dégradante du système. Pour preuve, certaines entités sont prises en otage par des groupes d'étudiants sous le regard passif du rectorat, en complicité avec certains conseils de gestion très peu qualifiés. Au lieu de guider la nation dans la direction de l'utile et de l'agréable, l'université reproduit en miniature la mauvaise gouvernance qui caractérise un Etat en déconfiture.

Doit-on chercher ailleurs les racines de notre sous-développement ?



Lemoine Bonneau
lbonneau2005@yahoo.com

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